水蓮 京楽 - Suiren Kyōraku (fini)

Caractère

Suiren est une personne d'un naturel calme et paisible de sorte que certaines personnes lui disent que son prénom lui convient à la perfection, les caractères de l'eau et du lotus appelant au calme et à la sérénité. Ce calme et cette sérénité s'accompagnent d'un sens du devoir -et d'une arrogance- qui lui a été inculqué depuis toute petite, celui de protéger les faibles. C'est aussi une jeune femme très sérieuse et exigeante dans son travail, sa famille l'ayant toujours poussée à rechercher la perfection.

Cependant, une fois rentrée dans les rangs de l'armée, la blonde a appris à se relâcher un peu et à s'amuser. Elle s'essaie donc parfois à quelques touches d'humour et n'hésite pas à participer aux fêtes qui peuvent être organisées par ses pairs. Elle tâche de toujours se montrer optimiste et chaleureuse dans ses interactions avec autrui afin de rendre ces moments de partages aussi agréables que possible et pour pousser les autres vers le haut, considérant que des encouragements et de l'optimisme peuvent faire des miracles.

Son appartenance à la famille Kyōraku et le fait que celle-ci ait bâti une fortune sur le commerce de soie argentée, lui a permis de développer une certaine sensibilité à l'art. Elle sait tisser, concevoir du maquillage et des parfums. Elle sait également apprécier le travail des autres dans ces matières. Mais la plus belle oeuvre d'art, selon elle, c'est celle de la nature.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire au premier abord, Suiren est loin d'être parfaite. Elle est prête à abandonner un camarade en danger si elle juge qu'il serait beaucoup trop dangereux ou impossible de lui venir en aide. Elle peut donc se montrer froide voire cruelle dans ses décisions bien qu'elle justifie cela par le terme "réalisme". En effet, la noble se veut assez prudente et calculatrice, elle n'aime pas se jeter dans le combat à l'aveuglette et ne se lance pas dans des combats perdus d'avance. Cela ne la dérange pas d'utiliser des coups bas pour gagner si cela lui permet d'optimiser ses chances de réussites pour un minimum d'efforts. De la même façon, mentir ne lui pose pas le moindre problème si cela lui est utile pour protéger son image ou gagner la confiance de quelqu'un par exemple. Elle est cependant parfaitement loyale envers la Soul Society et envers les personnes qui parviennent à briser sa carapace.

Si elle ne se met pas souvent en colère, la shinigami peut se montrer extrêmement violente et rancunière lorsqu'on la met hors d'elle. Bien qu'elle se montre chaleureuse et optimiste lorsqu'elle interagit avec autrui, elle conserve cependant une certaine distance avec ses pairs. Elle n'ose pas confier ses émotions ou sentiments à qui que ce soit. Elle est consciente des contradictions qui existent en sa personne et parfois son "apparence" se heurte avec sa "cruauté cachée", ce qui peut la mettre mal et être cause d'hésitations parfois dangereuses. Elle recherche encore qui elle est réellement et comment elle devrait agir.

L'apparence qu'elle veille à entretenir vise à cacher la peur de l'échec qu'elle cache en elle ainsi que sa peur d'être rejetée. Suiren a également peur des serpents. Au contraire, elle adore les cerfs et les chevreuils qu'elle trouve majestueux. Elle ne supporte pas les plats épicés. Elle ne supporte pas la laideur, la crasse ou la puanteur. Pour elle, les humains sont des êtres inférieurs mais si elle les regarde avec mépris, elle les protège tout de même. La shinigami n'aime pas la Cinquième Division -qui est d'ailleurs dirigée par un Kyōraku-, trouvant que son rôle de protection de la noblesse n'a pas lieu d'être.

Histoire

"Kazumasa-sama... Kureha-sama est décédée..."

Kureha, un nom doux, noble, raffiné. Le nom d'une mère qui ne verra pas grandir ses enfants. Kazumasa Kyōraku lâche un long soupir avant d'envoyer voler la table qui s'étend devant lui. La servante tremble. Elle redoute la colère du maître. Des pleurs retentissent. Les pleurs d'une petite fille et d'un petit garçon s'entre-mêlent.

"Faites-les taire... et apportez-moi du saké."

La servante ordonne à un autre serviteur, qui attendait des ordres de partir chercher du saké. Puis, elle s'approche des nouveau-nés pour les bercer à l'aide d'un chant et de caresses.

"Avez-vous déjà... donné un nom au jeune maître et à la jeune maîtresse ?"

"Shisei et Suiren."

"Shisei-sama... le nom d'une grande personne, sans nul doute ! La poésie sacrée... Un véritable Kyōraku !" La servante marque une courte pause avant de rajouter : "Suiren-sama est aussi un très joli nom... digne d'une dame de vertu."

A peine le saké est-il déposé devant Kazumasa que le voilà qui boit. Il respectait sa femme, Kureha, et l'aimait sincèrement. Cela faisait déjà 50 ans qu'ils étaient mariés et l'homme s'était déjà fait à l'idée de passer des centaines et des centaines d'années avec elle. Mais, elle n'a pas survécu à l'accouchement. Il savait qu'elle avait une faible constitution mais il n'aurait jamais imaginé qu'elle puisse le quitter aussi brutalement.

"Kureha-sama est morte, mais voyez le bon côté des choses. Elle vous a offert deux magnifiques enfants, des jumeaux, en parfaite santé et dont l'énergie spirituelle est prometteuse pour le futur."


"Suiren-sama, vous êtes très douée" dit la vieille servante en se regardant dans un miroir après avoir été maquillée par la jeune Kyōraku. "On voit que vous vous êtes beaucoup entraînée."

"Vraiment ?"

"Bien évidemment !"

"Alors, est-ce que vous pensez que père sera content si je lui montre comment je suis douée pour concevoir et mettre du maquillage ?"

"Vous savez comment il est... votre père préfèrerait que vous soyez..." Le visage de la demoiselle qui était rayonnant quelques secondes auparavant est désormais parcouru par une ombre.

"Comme Shisei... je sais." Kazumasa Kyōraku est un homme exigeant et toujours hanté par la mort de sa femme. En grandissant, Suiren ressemble de plus en plus à Kureha et il n'aime pas ça, cela le fait souffrir. Alors, il n'aime pas voir Suiren se maquiller ou porter des vêtements trop féminins et il se veut particulièrement froid avec elle. C'est également la raison pour laquelle la demoiselle est obligée d'habiller et maquiller les servantes si elle souhaite voir s'adonner à ses passions sans risquer de susciter la colère de son géniteur.

"Le maître vous aime autant que Shisei-sama. Il veut juste... votre bien. Il place beaucoup d'espoir en vous." Suiren et Shisei sont destinés à entrer à l'Académie, tôt ou tard. Ils appartiennent à une famille noble et leur pression spirituelle est trop élevée pour être ignorée. C'est pourquoi, même s'ils ne sont que des enfants, leur père les entraîne.

"Je ne peux pas faire mieux que Shisei... Je ne pourrais jamais être à la hauteur des attentes de mo père." Physiquement, Suiren est moins forte et moins endurante que son frère, ce qui impacte forcément les entraînements qui font appel à ces traits. Et comme son père offre un traitement de faveur à celui-ci, la jeune fille se trouve d'autant plus exclue voire mal aimée. Cependant, elle n'en abandonne pas son envie d'être aimée et reconnue. Elle poursuit ses efforts, aidée par son jumeau.


Les Boken s'entrechoquent. Les âmes s'exercent au Zanjutsu. Par binômes, ils échangent des coups. Certains grognent ou cris de douleurs. Certains s'effondrent et d'autres persévèrent. Suiren vient de porter un coup à l'estomac à son partenaire d'entraînement qui se plie de douleur et déclare forfait.

"C'est injuste, tu ne peux pas t'entraîner avec ton frère ? Que la noblesse reste avec la noblesse..."

La jeune noble pose son Boken sur son épaule et lâche un soupir. Shisei s'approche, en ayant déjà fini avec son duel depuis un moment. Il se place devant sa soeur et croise les bras.

"Nous ne recevons pas de traitement de faveur. Nous ne choisissons pas avec qui nous travaillons. Si vous avez un problème avec cela, vous pouvez en discuter avec les instructeurs."

La blonde se sent de suite beaucoup mieux. La présence de son frère la rassure et elle a l'impression qu'il lit en elle comme un livre ouvert si bien qu'elle se demande parfois si les jumeaux ne partagent pas un lien invisible.

"Merci" lui murmure-t-elle en s'agrippant à une de ses manches. Il lui adresse un sourire et tout le monde se remet au travail.

Shisei ne semble pas dérangé outre mesure par ces commentaires mais Suiren peine parfois à les accepter. Certaines personnes venant du Rukongai ont les nobles en horreur et il y en a qui ont réellement toutes les raisons du monde de les haïr, ce qui rend la tâche de les ignorer encore plus difficile. Il y a évidemment d'autres personnes qui font tout pour gagner les faveurs des nobles, non pas parce qu'elles les apprécient mais pour profiter d'eux. Parfois, la jeune femme a l'impression d'être un lapin au beau milieu d'une meute de loups.


"Shisei, j'ai quelque chose à te demander... Est-ce que tu pourrais parler à père ?"

"Oui ? Qu'est-ce que tu voudrais que je lui dise ?"

"Et bien...J'aimerais intégrer la Huitième Division... Je sais que Tentō Ukitake n'est pas apprécié de tous, mais je pense que c'est là bas que je me sentirais la mieux. Les membre de cette division touchent un peu à tout et l'ambiance et l'une des meilleure de ce que j'ai entendu dire."

"Pourquoi tu me dis ça ?"

"Peut-être que père pourrait influencer la décision concernant mon affectation."

"Ce n'est pas dit qu'il ait un mot dessus... et même s'il en avait un... la Huitième ?"

"La Neuvième ou la Dixième pourrait me convenir aussi."

"Ce n'est pas comme ça que cela se passe et tu le sais..."

"Comme tu sais que les familles nobles ont une certaine influence et que les personnes de basse naissance ou qui ont été réincarné ne sont pas forcément très
accueillant avec nous. Dans la Huitième je pourrais-"

"Faire tes preuves ? Nous pouvons faire nos preuves n'importe où et pas qu'en faisant la charité. Et puis, tu n'as même pas besoin de faire tes preuves."


Première mission.
Un désastre.

A cause du manque de prudence de celui qui a été mis à la tête de l'escouade, celle-ci a pratiquement été décimée. Suiren échappe de peu à la mort, sauvée in-extremis par un shinigami de la Quatrième Division faisant partie de l'équipe envoyée en renfort.

De cette expérience, la blonde en retire une profonde cicatrice à la gorge qu'elle cache derrière une écharpe noire qui lui a été offerte par son frère.

Le lapin a retenu la leçon et s'est vêtu de son costume de loup mais il ne rentre pas dans la meute.

Suiren trouve le calme et la sérénité auprès de son zanpakuto avec lequel elle communique quotidiennement afin d'approfondir le lien qu'elle entretient avec lui. Et parce que c'est la seule personne avec qui elle a l'impression de tout pouvoir dire. Un précieux soutien psychologique dans les moments difficiles.


Les poings de Suiren se ferment et se serrent. Ils se serrent si fort que ses ongles viennent percer sa chair, laissant couler un filet de sang. Elle part s'enfermer dans sa chambre et se jette sur son futon, plongeant son visage dans son oreiller.

"Suiren... Ca ne va pas ?"

Elle ne répond rien, ni ne se retourne pour faire face à son jumeau.

"Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je t'ai vu sortir de la chambre de père..."

Elle se retourne, s'asseyant sur son futon. Ses yeux sont rougis par les larmes qu'elle a versé.

"Il a dit qu'il voulait me fiancer à un noble que je ne connais même pas."

Les mariages arrangés ne sont pas rares mais la blonde est si jeune et sa relation avec son père si difficile qu'elle a l'impression qu'il souhaite ainsi se débarrasser d'elle. Le fait qu'il n'ait pas décidé de marier son frère ne l'aide pas à chasser cette pensée.

"Tu sais... il doit penser à ton bonheur..."

"Il ne veut surtout se débarrasser de moi ! Je n'ai pas envie d'épouser quelqu'un que je n'aime pas."

"Et bien dans ce cas, ne lui laisse pas le choix. Il n'y aura pas de mariage dans l'immédiat, cela te laisse le temps de faire tes preuves, gagner en grade et refuser le mariage. Ou conditionner le mariage au fait que l'époux soit plus for que toi et lui refaire le portrait."

"Et s'il veut me marier vite ?"

"Tu trouves quelqu'un que tu aimes et l'épouse encore plus vite ?"

Suiren rit. Elle trouve les propositions de son jumeau stupides mais cela lui réchauffe le coeur. Il s'approche d'elle et la prend dans ses bras. Elle sait que cette affaire ne sera pas réglée de si tôt et ne compte pas laisser son père l'emprisonner dans ce genre de choses. Même si leur condition de shinigami les a éloigné l'un de l'autre, les jumeaux peuvent toujours s'appuyer l'un sur l'autre.